Et un, et deux, et trois, et quatre à deux ! L’équipe de France de Football a remporté, dimanche 15 juillet, le deuxième titre mondial de son histoire face à la Croatie. Une performance que l’on peut évidemment attribuer à des joueurs exceptionnels comme Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Paul Pogba, ou encore N’Golo Kanté, mais aussi, et surtout, à leur entraîneur, Didier Deschamps. Pour David Marmo, directeur associé du cabinet spécialisé dans les ressources humaines OasYs Consultants et coauteur du livre Football Management (éditions Eyrolles, 2013), le sélectionneur des Bleus a réussi à faire primer le collectif sur l’individu, pour en faire ressortir le meilleur des joueurs. Un exemple à méditer pour tout manager.

 

Capital.fr : Les Bleus viennent de remporter leur deuxième Coupe du monde. Didier Deschamps a fait l’expérience unique d’y être d’abord sacré comme joueur, ensuite comme entraîneur. Est-ce que cela a été déterminant dans son rôle de manager ?

David Marmo : Je mettrai à peu près au même niveau cette expérience de double-casquette pendant la Coupe du monde et la finale perdue pendant l’Euro en 2016 face au Portugal. Une grosse partie de l’équipe de cette année était déjà présente en 2016 : personne, parmi eux, n’avait envie de revivre la même expérience. Didier Deschamps a beaucoup insisté là-dessus. S’agissant de sa connaissance du Mondial à la fois comme joueur et comme entraîneur, bien sûr qu’il a dû dire à son équipe qu’il avait été en mesure de la gagner, cette finale du 12 juillet 1998. Mais comment transmettre de l’énergie à des joueurs qui n’étaient pas sur le terrain à ce moment-là ? C’est pourquoi la finale de l’Euro 2016 me semble encore plus déterminante.

On dit souvent que les bons joueurs ne font pas forcément la meilleure équipe du monde. On pourrait dire la même chose pour les salariés d’une entreprise. Comment Didier Deschamps a-t-il fait pour conjuguer ensemble les talents, ce qui a pu manquer aux Bleus ces dernières années ?

Dès le départ, il a mis un objectif au-dessus de tout : celui d’être champion du monde. Dans tout ce qu’il a fait avec ses joueurs, dans tout ce qu’il a dit dans les interviews qu’il a accordées aux journalistes, il s’est toujours questionné sur ce qui permettrait à l’équipe de France d’aller chercher un nouveau titre mondial. Il a toujours mis sur le même niveau la dynamique du groupe et le succès. Objectivement, l’équipe de France n’est pas forcément celle qui a le meilleur jeu, mais elle est très soudée. C’est une très bonne source d’inspiration pour les managers en entreprise : combien de fois certains s’épuisent à créer un esprit collectif dans leur équipe ?… Lire la suite de l’article