C’est une lame de fond qui entraîne la mutation de la fonction de dirigeant, poussée par 3 puissantes vagues : porter la raison d’être de son entreprise, interagir d’une façon nouvelle avec ses parties prenantes, anticiper les concurrences technologiques.
Le métier ne change pas : il s’agit toujours pour les Dirigeants d’amener leur entreprise à une croissance rentable au bénéfice des salariés et des actionnaires.
Ce qui change, en revanche, c’est leur conscience de la contribution de l’entreprise qu’ils dirigent au monde qui nous environne. Cette conscience est née de deux tendances parallèles : la financiarisation de l’économie qui génère des décisions court-termistes, parfois dangereuses pour l’entreprise, ses salariés, son impact et, seconde tendance, la sensibilité des jeunes dirigeants, souvent créateurs de start-up, beaucoup plus attentifs que leurs aînés à ce qui nous relie à l’évolution du monde.
Aujourd’hui plus qu’hier, nombreux sont les dirigeants qui cherchent à concilier l’équilibre délicat entre performance économique et contribution à la société dans laquelle nous vivons : beaucoup se montrent attentifs à l’empreinte écologique, aux impacts sociétaux et à l’équilibre personnel. Signe des temps, le plus gros fonds financier mondial a récemment proposé de favoriser des approches à long-terme plutôt que la recherche court-termiste de bénéfices.
La façon de communiquer des Dirigeants s’en ressent : sur les réseaux sociaux professionnels, on voit désormais des Présidents et des DG qui choisissent de s’exprimer à titre personnel, en tant que citoyens et qui partagent les causes qui les touchent, au-delà de la communication corporate qu’ils relaient. Ce mode de communication très direct les engage ; c’est aussi pour eux une façon de mieux se faire connaître de leurs salariés et de simplifier le dialogue lorsqu’ils se rencontrent.
Sur la technologie, beaucoup de dirigeants se dotent d’une veille et d’un plan d’action pour que leur entreprise utilise l’intelligence artificielle, suive les start-up qui pourraient bousculer leur modèle économique, créent des partenariats avec celles qui peuvent leur servir d’accélérateur. Ils se tiennent au courant plus que jamais, considérant que c’est de la technologie que surgissent les risques les plus dangereux et, tout autant, les opportunités.
Ne soyons pas naïfs : il reste bien des dirigeants qui continuent à manager et communiquer à l’ancienne. Mais il est frappant d’en voir évoluer certains au profil très classique qui se mettent à prendre des positions sur des sujets d’intérêt général. Les jeunes générations de dirigeants sont les premiers à intégrer ces préoccupations : parions qu’elles vont être en pointe dans l’adoption du statut d’entreprises à mission !
Sur un plan individuel, cette tendance de fond se confirme très largement : nombreux sont les dirigeants que j’accompagne en outplacement qui recherchent du sens, un rôle sociétal, et pas juste un beau poste à large responsabilités. Pour les accompagner au mieux chez Oasys, nous travaillons en profondeur sur leurs motivations d’aujourd’hui qui peuvent être très différentes de celles qui les ont portés jusqu’à maintenant et nous identifions les univers, entreprises, actionnaires et PDG sensibles à ces évolutions de société : une fonction de veille renforcée pour les coachs et outplaceurs au bénéfice des dirigeants !
Isabelle MOUNIER-KUHN, OASYS DIRIGEANTS
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