Une génération supposée à part…
Ils ont entre 20 et 35 ans et représentent environ un tiers des actifs. Ils sont nés avec internet et vivent en digital. Une littérature abondante leur prête une relation au travail et à la hiérarchie différente de celle de leurs aînés : moins engagés, préférant leur vie sociale et personnelle, rebelles face à l’autorité, volontiers zappeurs… La conclusion des « spécialistes » est unanime : les Y doivent bénéficier d’une approche managériale spécifique. Au-delà des modes, regardons d’un peu plus près…
…rien n’est moins sûr, et ce sont les Y qui le disent !
Les études récentes bousculent en effet ces idées reçues et battent en brèche la supposée fracture générationnelle (L’Observatoire du Management OasYs Mobilisation – KANTAR Sofres* et Le baromètre EDENRED-IPSOS**).
Engagez-les, ils sont motivés !
64% des moins de 35 ans se déclarent très engagés dans le projet de leur entreprise contre 56% des plus de 35 ans.
Cet engagement s’explique notamment par une meilleure visibilité de leur rôle : sept sur dix voient clairement leur contribution à la réussite de leur entreprise contre moins de 6 sur 10 pour les plus de 35 ans.
Plus jeunes, plus satisfaits et moins exigeants vis-à-vis de l’entreprise
57% d’entre eux, considèrent que l’entreprise idéale voit valoriser les efforts de chacun tandis qu’ils sont 62% à exprimer cette attente chez les plus de 35 ans ; de même, 34% attachent de l’importance à un management attentif à l’humain contre 40% pour les plus âgés.
Et si 34% estiment faire un travail tout à fait intéressant seulement 28% de leurs aînés sont dans ce cas.
Les Y sont plus satisfaits du management que leurs aînés
Et pourtant, ils partagent les mêmes attentes que les plus de 35 ans vis-à-vis de leurs manager : 6 sur 10 considèrent que le manager motivant doit faire preuve de franchise et d’équité ; il doit aussi respecter ses engagements et soutenir ses équipes. Rien de très spécifique dans tout cela.
En particulier, près de 7 sur 10 estiment que leurs managers les encouragent à innover contre un sur deux chez les plus de 35 ans.
Un management spécifique des Y : pour quoi faire ?
D’une part 53% des managers considèrent qu’il n’y a pas lieu de manager différemment les moins de 35 ans. Cette tendance est encore plus marquée chez les jeunes managers : 6 sur 10 considèrent qu’il faut les manager comme les autres, pour des raisons d’équité.
C’est une question de situation, pas de génération
C’est un fait : les jeunes salariés montrent plus d’enthousiasme que les autres générations. L’effet de nouveauté augmente l’engagement et le plaisir. Et ce phénomène se reproduit à chaque évolution de carrière (changement de poste, nouvelles responsabilités…), quel que soit l’âge.
Ce n’est pas propre à la génération Y. Les études d’opinion menées il y a dix ans posaient déjà ce constat. Chaque génération arrive sur le marché du travail avec son énergie et ses nouveaux usages. En retour, elle s’approprie aussi les convictions et les méthodes de ses aînés. D’où ce phénomène de mimétisme managérial souvent observé : les jeunes managers reproduisent pour une bonne part les pratiques de leurs « mentors ».
Le vrai défi réside plus dans le poids de ces rituels qui freine l’évolution des hommes et des modèles managériaux. De ce point de vue, les moins de 35 ans ont un formidable atout : ils connaîtront de nombreuses vies professionnelles (au moins 7 selon les experts) : autant d’occasions de se renouveler et d’apporter du sang neuf, quel que soit l’âge !