La réussite était à portée de main, le plus gros avait été fait, et pourtant l’équipe a loupé de manière incroyable l’objectif qu’elle s’était fixé. A l’image du PSG, et de son incroyable déroute de mercredi soir, comment faire pour permettre à son équipe de se relever après une crise
- Evacuer ! Seuls
Vincent DULUC, journaliste à L’Equipe que nous avons interrogé pour l’occasion, ne le cache pas « C’est une douleur dont ils se souviendront toute leur vie. Il va falloir vivre avec cet échec ». Il ne faut pas se leurrer, tous les mots de réconfort ne feront qu’empirer les choses. La défaite est amère, il faut la digérer. L’idée première serait d’en parler, de vider son sac, de prendre des décisions rapides. Mais l’émotion n’est pas la meilleure conseillère. Prendre du recul demeure la moins pire des solutions.
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Reprendre la main ! A plusieurs
Comme le rappelle Vincent DULUC, « Trop de personnes, joueurs, managers, dirigeants ont des choses à se reprocher ». La prise de parole ne peut donc pas être partagée pour un débriefing collectif. Les résultats les replongeraient dans leur cauchemar. Il faut donc que de nouveaux leaders se révèlent, à plusieurs, en axant sur des discours positifs. Les anciens leaders sont remis en question, le manager est sur la sellette, c’est à une nouvelle génération de cadre qu’il faut s’en remettre, à l’instar de Marco VERRATTI qui tweete deux jours après le match : « La plus grande des joies n’est pas de ne jamais échouer, mais dans la capacité de se relever après la chute. »
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Se fixer de nouveaux objectifs ! Ensemble
Le repli sur soi semble légitime dans de telles circonstances. La perte de légitimité des cadres et l’élan brisé par l’échec doivent être surmontés. Après l’émergence de nouveaux cadres, le manager doit reprendre les rênes, pour renforcer le collectif. « Il est difficile de rester unis, beaucoup d’équipes se sont effondrées par le passé après un gros échec », rappelle le journaliste qui a connu beaucoup d’épopées françaises stoppées nettes dans leur élan. La recherche collective ne doit pas être celle d’un coupable, mais plutôt de nouveaux objectifs communs à se fixer, pour occuper l’esprit et réenclencher une dynamique. Nous rappellerons l’efficacité des « Quick Wins » dans ces périodes-là, des victoires rapides qui permettent de retrouver du positif. Le manager doit être vigilant au maintien, voire au renforcement des rituels collectifs (réunions, repas, temps d’échanges).
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Oser affronter la réalité… et les critiques !
« Si les Joueurs doivent oublier, ils doivent également faire oublier aux autres » ajoute Vincent DULUC. La reconstruction passera forcément par le fait d’assumer les responsabilités. Une fois de nouveaux objectifs communs identifiés, l’ensemble de l’équipe peut reprendre le cours normal de son travail, qui inclut les interactions avec son entourage. Savoir parler de ses échecs tout en se remémorant ses victoires peut renforcer un collectif. Il est utile pour cela d’identifier avec lucidité les réels dysfonctionnements sans tout remettre en question.
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Apporter du sang neuf !
Enfin, la dernière étape de la reconstruction passe par l’apport de sang neuf. De nouveaux visages, de nouveaux projets, de nouvelles méthodes de travail : favoriser l’émergence d’éléments nouveaux, positifs, solides, permettra de soutenir chaque membre de l’équipe lorsque le souvenir viendra fragiliser le présent.
David MARMO, Directeur Associé d’OasYs Mobilisation et co-auteur de « Football Management » avec Vincent DULUC de L’Equipe