Les transformations du secteur bancaire : quelles conséquences sur les métiers et les emplois ?

Article écrit par Jean-Philippe Di Mascio, le 22/12/2020. Jean-Philippe Di Mascio est Directeur dans la practice banque au sein d’Oasys Consultants.

“On accompagne mieux les individus quand on connait leur métier.”
Les directeurs des practices métiers d’Oasys publient chaque mardi, un article pour vous conseiller au mieux dans votre recherche d’emploi ou souhait de mobilité et évolution, grâce à leur connaissance fine des évolutions des métiers, de ses filières, de ses tendances actuelles et perspectives d’avenir.

 

Le secteur bancaire dans son ensemble traverse des mutations dont l’ampleur et la rapidité sont inédites. Certains prédisent même la disparition de nombreux acteurs. Pour autant, le secteur a continué en 2020, et va continuer dans les mois qui viennent, à recruter des professionnels expérimentés !

Récemment, nous avons demandé aux participants à notre webinaire sur les transformations dans le secteur bancaire (1) de choisir le mot qui, pour eux, qualifier le mieux ces transformations. Les réponses que nous avons recueillies sont, notamment, fintech, compliance, bouleversements, blockchain, nouveaux métiers, ….

LES BANQUES : DES DINOSAURES APPELES A UNE EXTINCTION CERTAINE ?

En octobre dernier, l’Express titrait en couverture « Banques, la fin d’un monde » et sous ce titre affirmatif figurait l’image d’un dinosaure ! Dans une étude d’octobre 2019, McKinsey affirmait qu’au niveau mondial, et particulièrement en Europe de l’ouest et en Asie, 1 banque sur 3 pourrait disparaitre à court ou moyen terme.

Face à un tableau aussi peu réjouissant, va-t-on assister à ce que certains prédisaient déjà dans les années 1980, à savoir que le secteur bancaire connaîtrait, à l’instar de la sidérurgie, des destructions massives d’emplois ?  Après avoir dominé la planète des années 1980 jusqu’à la crise financière qui a débutée en 2006, les grandes banques internationales sont-elles condamnées à disparaître, tels des dinosaures qui ne se seraient pas adaptées à un changement brutal de leur environnement ?

Mais parler de la banque a-t-il vraiment un sens ? Les activités du secteur sont multiples et quoi de commun, en termes de compétences, entre les métiers de la banque à réseau, des marchés financiers, de la gestion de fortune, des financements corporate, de l’affacturage, du crédit-bail ou du capital-investissement ?

On peut néanmoins regrouper les activités bancaires en 3 grandes catégories : financer l’activité économique, faire fructifier l’épargne et gérer les flux financiers.

On peut raisonnablement faire l’hypothèse qu’il y aura encore dans les années à venir des particuliers et des institutionnels qui épargnent, des entreprises qui empruntent pour investir et des agents économiques qui ont besoin d’échanger des flux financiers.

BANQUIERS VOUS CHERCHEZ UN BON R.O.I. (*) ?  INVESTISSEZ DANS VOS HARD SKILLS ET SOFT SKILLS !

Si on admet cette idée que les 3 grands types de mission décrites ci-dessus vont persister, il n’en demeure pas moins qu’il va y avoir des transformations majeures dans le type d’acteurs qui vont les assurer (fintech, GAFA, …), dans l’organisation interne des acteurs bancaires traditionnels ainsi que dans les compétences techniques et comportementales nécessaires.

Si l’on se projette dans les 5 à 10 années qui viennent, il est assez probable que les évolutions technologiques et sociétales vont bouleverser les métiers existants comme le traitement des flux avec, par exemple, la blockchain. Ces évolutions vont également faire apparaitre de nouveaux métiers liés, par exemple, à la RSE et la finance verte. Bien sûr, tout le monde a également en tête l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le développement de l’open banking et des places de marchés.

Pour un salarié en mobilité, interne ou externe, l’acquisition de ces nouvelles compétences passe par l’acquisition de nouvelles connaissances donc des formations en présentiel, e-learning ou blended-learning. Cela passe surtout par une mise en pratique la plus immédiate possible pour développer les savoir-faire, c’est-à-dire la mobilisation en situation professionnelle des connaissances acquises.

Au-delà de ces compétences techniques, il est indispensable, comme le souligne les récentes études de l’observatoire des métiers de la banque (3), d’investir dans les compétences comportementales.

Dans les années 1990, une compétence technique avait plus ou moins une durée de vie de 20 ans. Aujourd’hui, il semblerait que cette durée soit en moyenne de 5 ans.

A l’inverse, nos soft skills, c’est-à-dire nos compétences comportementales, ont tendance à se bonifier avec le temps. Outre les talents commerciaux et managériaux souvent cités, à juste titre, comme les soft skills à entretenir et développer, la capacité à évoluer dans un environnement mouvant est tout aussi importante. Gérer son évolution professionnelle ou son département, relève aujourd’hui davantage de la navigation à la voile par mer houleuse que du pilotage d’une voiture sur la terre ferme.

ET CONCRETEMENT AUJOURD’HUI, COMMENT REBONDIT-ON DANS LE SECTEUR BANCAIRE ?

Se projeter dans 5 ou 10 ans pour tenter d’identifier les compétences dont les banque auront besoin présente évidemment tout son intérêt pour les actuels DRH et dirigeants de banques qui doivent anticiper ces évolutions.

En revanche, pour les salariés du secteur qui sont aujourd’hui en transition professionnelle, cet horizon est bien trop lointain. Pour ces personnes, la question est de savoir si, dans les 6 à 12 mois qui viennent ils vont pouvoir retrouver un poste dans une banque et quel type de poste.

Lorsque nous examinons la situation, non plus à un niveau macro mais à celui très micro, des personnes que nous accompagnons au sein de la Practice Banque d’Oasys ce sont plutôt des bonnes nouvelles que nous observons.

Les établissements de crédit, les sociétés de gestion, le secteur des services financiers, ont continué à recruter tout au long de l’année 2020.

J’ai en tête l’exemple d’une salariée qui a démarré son nouveau poste dans la filiale d’une grande banque française le jeudi 12 mars et a réalisé sa période d’essai pendant le 1er confinement.

Autre exemple d’une Directrice des Opérations dans les services aux sociétés de gestion qui a réalisé avec succès tout le processus de recrutement en visio pendant le 1er confinement et a pris son poste en Juin dernier.

Depuis la rentrée de septembre, nous avons accompagné d’autres prises de poste, dans la banque privée notamment.

Les échanges que nous avons avec les cabinets de chasse spécialisés en banque confirment des perspectives de recrutement en 2021, notamment dans les métiers des directions financières, des fonctions support et des fonctions transverses.

(1) ROI : return on investment

 

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