Article écrit par Véronique Denant, Directrice de la Practice Industrie au sein d’Oasys Dirigeants.
La deuxième édition de notre étude qui traite des ingénieurs à mi-carrière, a été réalisée en janvier 2022. Au-delà des conclusions qui dressent un panorama des attentes des recruteurs concernant cette population âgée de 45 ans et plus, de nouvelles compétences comportementales se dessinent pour des professions qui pendant longtemps ont été bridées dans leur développement personnel au profit de la technicité.
En tant que Coach et directrice de la practice des métiers d’ingénierie dans l’industrie et d’autres secteurs, j’ai vu évoluer, notamment dans ma pratique d’outplacement, des profils de cadres et cadres dirigeants, des changements significatifs s’opérer pour cette population. Je vous partage quelques-unes de mes conclusions que les résultats de notre étude ont mis en exergue.
Un ingénieur à mi-carrière, c’est-à-dire avec une vingtaine d’années d’expérience professionnelle, est recruté ou promu dans son poste principalement pour ses compétences managériales et comportementales. Les compétences techniques à ce niveau de parcours sont rarement recherchées, sauf dans des entreprises de petite taille où l’absence d’expertise technique structurelle vient combler ce manque. La part prédominante des soft-skills sur les hard-skills n’est pas nouvelle mais elle devient un facteur de différenciation entre les candidats à ce niveau d’expérience. Ainsi, 65% des sondés disent que ceux sont ces compétences qui ont le plus évolué depuis 2 ans. Ces compétences relationnelles prennent d’autant plus d’importance que les candidats sont amenés à gérer des projets de transformation avec des équipes à distance. La capacité à gérer des crises, à manager en mode projets, à servir des clients ainsi qu’à comprendre les impacts technologiques sur les organisations et les hommes sont des compétences attendues par les recruteurs. Pour la nouvelle génération des ingénieurs, même si le classement de l’école reste important, il s’avère maintenant primordial de les former dès leurs études initiales, à reconnaitre leurs émotions et celles de leurs interlocuteurs pour favoriser la relation qui est au cœur de la réussite des projets même les plus techniques et technologiques.
Pour les populations plus seniors en expérience, l’outplacement lorsque l’on est en transition de carrière ou le coaching lorsque l’on est en poste est un réel soutien pour les aider à dépasser des comportements qui ont été parfois bridés pendant des années.
Il semble par ailleurs qu’une recherche d’emploi à ce niveau de séniorité ne passe plus forcément par les réseaux sociaux. Est-ce dû en partie aux collaborateurs eux-mêmes qui vont se montrer moins à l’aise à communiquer sur eux sur ce type de plateforme ? Il apparait clairement que les grands groupes vont privilégier dans plus de 6 cas sur 10 la promotion interne. Quant aux entreprises de plus petite taille, elles vont recourir dans près d’1 cas sur 2 aux cabinets de recrutement pour ce type de profil expérimenté ; se faire connaitre des cabinets de chasse et/ou de recrutement est donc essentiel.
On note aussi l’importance de la cooptation comme voie de recrutement et en particulier au sein des plus petites entreprises. Qui dit cooptation, demande d’échanger régulièrement avec ses contacts et son réseau. Combien de fois ai-je entendu des candidats regretter de ne pas avoir pris le temps de penser à leur carrière en se donnant des opportunités de rencontres à l’extérieur de leur entreprise ? Un simple pot de départ ou de participation au bureau des alumni de son école est un premier acte pour se constituer un réseau.
Enfin, dans la palette des outils qu’il ne faut pas négliger, la formation continue est un formidable levier à actionner pour se rendre acteur de son employabilité. Le bilan de compétences conduit à l’initiative de son employeur ou de sa propre initiative (CPF *) amène à faire le point sur ses acquis techniques comme comportementaux. Il permet d’identifier les besoins en formation pour continuer son parcours de carrière sereinement.
Pour conclure, et c’est la bonne nouvelle de l’étude, les entreprises recherchent désespérément des ingénieurs sur le marché. Il ne vous reste plus qu’à travailler vos soft-skills pour vous rendre indispensable. Un conseil : connectez-vous à vos émotions et à celles des autres !
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