Le mode managérial agile : effet de mode ou équation pérenne ?

Pourquoi cette nouvelle thématique de l’agilité managériale ? Dans un environnement où montent en puissance la complexité, les interdépendances et l’incertitude, les entreprises cherchent des approches autres que les méthodes traditionnelles de management et d’accompagnement des transformations qui montrent leurs limites.

L’évolution du concept de management agile

Le mode agile et son management est donc en plein essor et particulièrement depuis le début des années 90. Quatre grandes phases peuvent illustrer cette évolution et se superposer :

  • 1995 – L’agile manufacturing : « adapter la production »
  • 1997 – L’organisation ou l’entreprise agile : « adapter son organisation »
  • 2001 – Méthodes agiles : « développer juste »
  • 2007 – L’agilité collective : « mieux agir ensemble »
  • 2015 – L’agilité managériale et comportementale : « développer des postures et comportements managériaux en complément des techniques »

L’aboutissement de ces évolutions nous amène à associer aujourd’hui ensemble l’agilité stratégique, opérationnelle, organisationnelle et comportementale. C’est cette dernière dimension du mode managérial agile qui nous intéresse particulièrement. En effet, ce mode managérial agile basé sur les postures et comportements des managers peut se définir par la capacité à bouger, à manœuvrer avec la bonne intensité, au bon moment, et de manière coordonnée tant en interne qu’en externe.

Vers l’agilité comportementale

De façon  générale ce mode managérial agile « comportemental » met en avant la culture intégrée du changement pour cesser de manager de façon mécaniste le changement et fait la part belle aux softskills : Pensée positive et volonté d’action, Créativité, Gestion des relations, Communication et interaction, Coordination avec les autres, intelligence émotionnelle et de situation, Jugement et prise de décision, Souci du service client, Capacité de Négociation, Flexibilité cognitive et capacité d’apprentissage…

Un juste équilibre entre softskills et hardskills

A partir des travaux de Jérôme Barrand, l’agilité comportementale affiche un équilibre bien dosé entre surtout nos capacités d’anticipation, de coopération et d’innovation au service de la prise d’initiatives et des actions adaptées au contexte et aux changements. Cette « philosophie de l’agilité » repose sur l’activation de leviers à la fois rationnels s’appuyant sur des compétences métier (hardskills) mais aussi relationnels et intuitifs (softskills). Cette équation de l’agilité comportementale peut se résumer de la façon suivante :

Mode agile = Anticipation + Coopération + Innovation

  • Anticipation : prévoir + planifier + intégrer des scénarios alternatifs et considérer les conséquences de ses décisions et actes,
  • Coopération : travailler ensemble (interne et externe avec les clients) avec fluidité pour une satisfaction réciproque et une finalité commune,
  • Innovation : être ouvert aux idées nouvelles et innover « à bon escient » juste ce qu’il faut.

En résumé et conclusion, être en mode managérial agile, au-delà des techniques et outils très rationnels (hardskills), c’est avant tout développer aussi des postures, des comportements (softskills) et être en situation de penser l’organisation et d’analyser les relations afin de les rendre fluides et efficaces en fonction du sens et du projet partagé. Avec ce partage du sens/projet, les équipes et leurs managers peuvent ainsi se mobiliser de manière efficace et coordonnée grâce à ces postures d’anticipation, de coopération et d’innovation.

David Destoc

David Destoc

Président d’Oasys Mobilisation

 

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