Article écrit par Sylvie Baudrillart le 24/11/2020

“On accompagne mieux les individus quand on connait leur métier.”
Les directeurs des practices métiers d’Oasys publient chaque mardi, un article pour vous conseiller au mieux dans votre recherche d’emploi ou souhait de mobilité et évolution, grâce à leur connaissance fine des évolutions des métiers, de ses filières, de ses tendances actuelles et perspectives d’avenir.

 

Le marché de l’emploi pour les managers de l’industrie est de nouveau complexe avec la crise sanitaire mais les besoins réels de transformation des entreprises sont là. C’est le moment de mettre en place une stratégie de mobilité dans ou hors de votre entreprise.

Après avoir été très dynamique en début d’année, le secteur industriel est touché de plein fouet par la paralysie de l’activité économique, avec cependant une très forte hétérogénéité selon les sous-secteurs : le Transport (aéronautique, ferroviaire, automobile) et l’Energie sont particulièrement impactés.

Cependant, certaines entreprises industrielles, souvent des ETI, souvent assez récentes, toujours innovantes et à horizon international, se développent, parviennent à lever des fonds importants et recrutent…

Ce qui est frappant, à l’orée de la 2ème vague du COVID 19, c’est l’état d’incertitude durable dans lequel s’installent toutes les entreprises industrielles, grandes ou petites. Cette attente d’une imprévisible stabilité pèse sur l’investissement et sur le moral : les chefs d’entreprises ne savent pas quand ils vont retrouver une activité « normale ». Ce pessimisme et la prudence qu’il engendre ont des conséquences directes sur l’emploi : les plans sociaux se multiplient et les carnets de commande des cabinets de recrutement sont bas. Les postes d’«urgence», de remplacement, de management de transition ou encore de retournement sont privilégiés et les autres bien souvent mis en attente ou pourvus en interne.

Pour les managers de l’industrie, atteindre ses objectifs professionnels et de carrière dans un tel contexte est, plus que l’on ne le croit dans un univers industriel qui privilégie souvent la compétence technique, une question d’état d’esprit. Par exemple, là où l’ingénieur mettra spontanément  en valeur sa compétence technique, il lui faudra davantage mettre en exergue sa capacité à manager le changement et les Hommes…Autrement dit, ses capacités à transformer, à renouveler, voire retourner …et à être suivi dans ce mouvement par les équipes.

Dans un tel contexte de retournement pour l’industrie, où savoir trouver de nouveaux marchés est vital, la maitrise de l’anglais, la relation client et l’orientation internationale deviennent souvent des basiques exigés par les recruteurs.

Comment trouver des évolutions aujourd’hui dans ce marché de l’emploi du secteur industriel restreint ?

  • 1ère clé : accepter d’être visible et y consacrer quelques efforts : être compétent dans son métier ne suffit plus à partir d’un certain niveau de responsabilité. Si l’on veut obtenir un nouveau poste dans ou hors de son entreprise, il est crucial d’être visible, en interne ou en externe. Cela ne se fait pas tout seul ; il faut y réfléchir et mettre en œuvre une « stratégie de visibilité ». La bonne nouvelle, c’est que les outils en sont connus. En interne, faire du réseau, se faire connaître, s’appliquer à avoir des alliés. Sur le marché externe, l’outil majeur de la visibilité est LinkedIn, trop souvent négligé quand on est en poste. En bref, le marketing de soi et la communication demandent de l’attention ; il faut y investir du temps et parfois, accepter de s’y former.
  • 2ème clé : se mettre (enfin) à faire du Réseau ! : se tisser dans sa société et auprès des chasseurs et prescripteurs externes un réseau relationnel qui vous connait et qui permet d’être repéré. Vos « alliés » penseront  à vous lorsqu’il y aura une opportunité. Pas toujours facile pour les ingénieurs orientés performance qui pensent parfois que c’est du temps perdu et qui peuvent penser que solliciter peut déranger ses interlocuteurs.
  • 3ème clé : passer par (et penser) aux soft Skills : ce n’est plus la cerise sur le gâteau mais la 1ère attente des recruteurs dans un marché ou le besoin de transformation prédomine. Pour les managers, il s’agit de connaître ses soft skills, c’est-à-dire son style managérial, ses atouts comportementaux, ses compétences hors celles strictement liées à son métier. Il faut également apprendre à communiquer sur ce sujet et pas seulement sur ses compétences techniques. Là encore, pour les générations d’ingénieurs les moins jeunes, ce sont des capacités de communication qui ont été peu ou pas valorisées aussi bien dans leur formation initiale que dans le parcours de carrière. Mais maintenant, sur le marché du travail, cela devient la norme. Faire un bilan personnel ou managérial permet de se connaître et également de communiquer sans embarras sur ces sujets. Et les ingénieurs se prennent souvent au jeu des outils psychométriques tels les questionnaires de personnalité. Ceux-ci peuvent les aider à mieux comprendre leur mode de fonctionnement tout en nourrissant leur besoin d’éléments tangibles et objectifs.
  • 4ème clé : oser sortir des sentiers battus : s’autoriser à sortir des sentiers battus permet souvent de réinjecter du plaisir dans sa carrière car c’est un autre monde qui s’ouvre. Plusieurs chemins sont possibles :
  1. Accepter de prendre en considération d’autres voies que le CDI et les voies de stricte continuité (même secteur, même métier). Il est par exemple possible de changer de secteur en mettant en valeur les connaissances et compétences utiles pour ce nouveau secteur.
  2. Oublier le CAC 40 ou même le SBF 120 pour se tourner vers les PME et ETI, moins pointilleuses sur l’âge et désireuses d’acquérir les méthodes des grands groupes.
  3. Envisager une reconversion : environ 10% des personnes que nous accompagnons souhaitent ou doivent changer de métier :  s’autoriser l’idée, travailler sur ses compétences et ses motivations sont la clé de ce changement qui passent souvent par une création ou reprise d’entreprise. Mieux vaut être guidé et soutenu dans ce changement.

Voici donc les 4 clés pour aider les professionnels de l’industrie à atteindre leur objectif de carrière, à évoluer, changer de poste ou d’entreprise, retrouver un emploi, …

Enfin, bonne nouvelle, les professionnels de l’industrie ont de réels atouts pour réussir leur projet de mobilité, quel qu’il soit. Voici pourquoi :

  • Ils savent se remettre en question. En effet, les ingénieurs, même lorsqu’ils ont évolué dans l’organisation, savent conserver une certaine forme d’humilité qui leur permet de se remettre en question, d’envisager d’autres manières d’être et de faire et ainsi de continuer à se développer. Ils sont ouverts à l’apprentissage et suivent volontiers les conseils qui leur sont donnés. Précieux état d’esprit en recherche de mobilité.
  • Ils sont méthodiques et rigoureux, par formation et par tempérament. Cette structure leur permet de se doter d’objectifs et de plans d’action qu’ils vont suivre.
  • Ils ont un état d’esprit positif, confiant et actif. C’est de cela qu’est fait leur leadership et qui en fait d’excellents managers le plus souvent. C’est grâce à cela qu’il gardent le cap et persévèrent tout au long d’une recherche d’emploi.

Alors, pour les professionnels de l’industrie, bouger demain, c’est possible mais ça commence aujourd’hui !

Sylvie BAUDRILLART est Consultante, Coach et Directrice de la Practice Industrie au sein du Cabinet Oasys Consultants. Pour en savoir plus sur l’auteure, cliquez ici.