Article écrit par Bertrand Le Fichier, Directeur de la practice Communication, Media & Digital au sein d’Oasys, publié dans News Tank RH.

Comment apprendre à s’aérer & se régénérer ? Avec le développement du télétravail lié à la crise du Covid-19 et la multiplication du flex office, la santé mentale des salariés et notamment des jeunes se détériore. Il est primordial d’arriver à lever le pied pendant ses vacances, chaque salarié doit faire valoir son droit à la déconnexion (article L2242-17 du Code du travail).

Pendant les vacances, l’expression « faire le vide » est dans tous les esprits. « Faire le vide » est certes une condition nécessaire pour décompresser mais ne constitue pas pour autant une condition suffisante ; car il faut aussi faire le plein d’énergie, de nouvelles ressources…

Alors, comment « faire le vide tout en faisant le plein » ?

Je vous propose comme démarche de prendre l’AIR, avec :

« A » pour Aération ;
« I » pour Inspiration ;
« R », comme Régénération.

L’aération

L’aération signifie casser les routines, abandonner, le temps des vacances, ses habitudes, ses horaires, « donner du temps au temps » en pratiquant ou en découvrant des activités sportives ou de loisirs, en prenant soin de son écosystème relationnel (amis, famille, etc.).

L’aération implique aussi de développer des bulles d’espace-temps pour soi : essayer un nouveau loisir, découvrir un nouveau pays ou une nouvelle région, oser pratiquer un sport ou une activité artistique que l’on n’a jamais tentés, ou, enfin, lire le livre que l’on rêve de lire puis plusieurs mois ; ou, tout simplement flâner et laisser vagabonder son esprit lors de balades dans la nature.

D’ailleurs, un autre rapport à la fois à la nature (plus proche, plus immersif) et au temps (une nouvelle temporalité) constitue une dynamique clé d’« aération ».

L’inspiration

L’inspiration implique à la fois un lâcher prise et une volonté. Le lâcher prise pour ouvrir son esprit à un espace de liberté et de découverte ; la volonté comme attitude proactive à développer pour se montrer curieux, désireux de découvrir de nouvelles choses. Les voyages, les promenades, les rêveries, solitaires ou non, les activités artistiques peuvent constituer des gisements inspirationnels puissants.

Les vacances sont une période propice au développement du binôme « lâcher prise », d’une part, et, « volonté de découverte », d’autre part, susceptible de provoquer des élans d’inspiration et de nouvelles sensations.

La régénération

La régénération comme effet positif global produit sur le corps et l’esprit par les deux items précédents, l’aération et l’Inspiration.

Mais aussi, la régénération, qui, nourrie de nouvelles expériences. de découvertes inspirantes et de réflexions enrichissantes, permet, à la rentrée, de bénéficier d’un nouveau socle de « sécurité ontologique » susceptible de contribuer à une nouvelle dynamique managériale.

La régénération, vécue comme un véritable « reset » de l’état d’esprit, de la dynamique de la pensée et du système relationnel que chacun pourra expérimenter et intégrer dans sa pratique managériale après la période de vacances.

En quoi la déconnexion durant les vacances peut venir alimenter ses pratiques managériales ?

La déconnexion pendant les vacances introduit de nouveaux usages et de nouvelles pratiques qui peuvent nourrir efficacement et même enrichir l’exercice managérial.

Ainsi, l’apprentissage estival d’un nouveau rapport à la temporalité peut aider à instaurer des comportements de lâcher prise et de posture « méta » dans son quotidien managérial. La prise de recul est particulièrement importante dans des contextes de transformation permanente.

La déconnexion qui permet de laisser libre cours à son imagination, sa créativité, sa sensibilité peut ainsi contribuer à créer de nouveaux champs de découverte, de réflexion et de décision pour les managers.

D’autre part, le fait d’essayer de nouvelles activités sportives, créatives, artistiques permet de booster les permissions que l’on se donne et ainsi de pratiquer plus spontanément un management qui laisse la part belle à la créativité, qui peut aussi favoriser une acceptation plus marquée de la prise de risque.

La déconnexion pendant les vacances laisse aussi un champ plus ouvert à l’accueil et au développement des émotions ce qui pourra permettre dans les sphères professionnelles de revisiter son approche émotionnelle, voire même de booster son intelligence émotionnelle.

Enfin, la déconnexion « numérique » est souhaitable pendant les vacances pour marquer une véritable rupture et donc se créer un nouvel espace.

Cette déconnexion numérique est bien sûr plus difficile à réaliser en période de travail, mais le fait de l’avoir pratiquée – d’avoir osé la pratiquer – pendant les vacances peut constituer un acte modélisant qui sera, en partie et sur une moins longue période, applicable pendant le travail (le soir après telle heure, tout ou partie du week-end).

Le syndrome FOMO (Fear Of Missing Something, peur de rater quelque chose) – qui joue à fond dans ce cadre de « l’impossible déconnexion » peut ainsi être atténué, en initiant un nouvel usage pendant les vacances, qui se prolongera, ensuite, pendant le travail.

Comment intégrer la déconnexion à sa routine professionnelle ?

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